Au loin, la côte dresse au-dessus des eaux ses hautes pentes vert tendre veinées de sombre. La pluie qui les caresse en oblique y dessine des ondulations comme le ferait le courant d'une rivière dans les cheveux des algues. L'averse s'épanche doucement sur ces pentes, sur le clapot immense de la mer, sur ce bloc improbable dont la masse géométrique et fixe émerge à peine des vagues. Et tu te tiens là, immobile, entouré par les eaux dans ton rêve silencieux. C'est un lieu irréel quelque part au large d'une côte inconnue, mais le nom de Gascogne flotte quelque part dans cette caresse sur le monde et sur toi, dans cette tiédeur déversée, dans cette averse de douceur.
Et tu sais que cette image à demi immobile, venue à ta rencontre dans les labyrintes du rêve, ne reviendra jamais, mais qu'elle te suivra comme la promesse d'un bonheur caché.
D'autres restent fascinés par les couleurs bleu-nuit d'une aube dans le désert, et par une route vue d'en haut qui serpente vers des lointains inconnus, dans un rêve d'Afrique...